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PRATIQUE ARTISTIQUE

Pendant un instant, mes tableaux se présentent comme des éloges au mélange des styles et des matières, du geste brut et de la mimésis, des couleurs et du dessin. Pourtant, cette perception fait place à une anxiété confuse. Ils articulent crûment certains langages picturaux (collages, imprimés, gestes contrôlés, maladresses) d’une manière décalée. Rien de tout ça n’est dû au hasard : je désoriente systématiquement l’interprétation des images que j’agence sur la toile. Ce qui semblait donné nous échappe et, à sa place, des idées scabreuses s’insinuent dans notre interprétation jusqu’à nous tirailler.

Ce n’est pas que je me complaise dans une fascination des ambiguïtés formelles. Ultimement, j’aimerais que ma peinture déploie une réflexion critique en questionnant l’éthique de l’imagerie qui sature notre époque. C’est pourquoi mes intérêts s’orientent vers le phénomène d’hypermédiatisation et sur les effets d’aliénation causés par la saturation d’images. Il me semble que la frontière entre l’imaginaire et le réel s’estompe à force de falsifier nos perceptions et de surexploiter nos émotions. Mon intuition m’indique que l’imagerie commune actuelle nous infantilise.

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